L’art-thérapie est une méthode visant à utiliser le potentiel d’expression artistique et la créativité d’une personne à des fins psychothérapeutiques ou de développement personnel – Wikipédia

Dans le cadre de mon travail à Solidarité femmes, j’ai eu l’opportunité de découvrir l’univers de l’art-thérapie. Accompagnée de deux collègues, nous nous sommes rendues dans l’atelier d’une art-thérapeute qui travaille en étroite collaboration avec l’association pour une séance d’environ 3h. En effet, l’intervenante propose des groupes thérapeutiques (selon une problématique qui rassemble) ou des séances individuelles en libéral. L’objectif de cette séance était de nous familiariser avec cet outil un peu mystérieux afin de pouvoir en parler autour de nous, de proposer d’intégrer ce groupe thérapeutique aux femmes qu’on peut recevoir et que cela pourrait intéresser.

Quoi de mieux pour pouvoir poser des mots dessus, pour pouvoir en parler que de le vivre, de le sentir ?

Déroulement de la séance de groupe :
1. Le temps d’accueil:

Le professionnel prend le temps d’accueillir chaque personne, de lui présenter le local, de faire connaissance, de se présenter, et d’énoncer le cadre (= les objectifs et les règles de la séance). On prend donc la température de cet espace, on se balade, on observe ce nouvel environnement. Pour ma part, l’atelier avait certains murs blancs partiellement recouverts de bâches en plastique, le sol de lino. Au fond à gauche, 3 canapés moelleux. Au milieu de cet espace trônait « une armoire à trésor » dans laquelle on pouvait trouver tout notre matériel. Concernant le cadre et les objectifs de la séance, l’équipe et moi-même n’étions pas là dans un but thérapeutique mais dans une volonté d’apprendre à connaitre cette méthode afin de pouvoir communiquer dessus. En revanche, en ce qui concerne les séances groupales en général, le cadre s’inscrit de telle sorte: les séances se déroulent dans le même lieu à chaque fois, aux mêmes horaires, le même jour, avec les mêmes participants et le même animateur.

Chaque professionnel aménage son cadre, il existe autant de thérapeutes que de manière de faire ! Ne soyez pas surpris si votre future expérience n’est pas en tout point similaire à la mienne !

2. Temps d’explication de la consigne du dispositif:

art therapyLe professionnel nous présente son « armoire à trésor » qui déborde de matériel en tout genre. On peut trouver absolument de tout : lentilles, graviers, bois, peinture, glaise, bouchons, laines, cartons, allumettes, pomme de pins, boite de conserve, magazines, coquillages, emballage en bois, cailloux, différents types de papiers, tissus, et j’en passe… Il y en a pour tous les goûts ! C’est également le temps de la consigne, qui peut être libre ou avec quelques contraintes (comme un thème à suivre par exemple). Ici, nous étions libres concernant les outils à utiliser ou l’objectif de notre création. Nous devions donc choisir spontanément des objets et des matériaux qui nous attiraient. Surtout, ne pas réfléchir ! En ce qui me concerne, je me suis dirigée vers des boîtes de fromages en bois, des coquilles d’escargot, des petits graviers plats, et une boîte de conserve. Mon inconscient devait avoir un petit creux … !

L’art-thérapeute navigue de participants en participants, il reste présent et accessible pour vous accompagner dans cette nouvelle expérience, dans vos questionnements. C’est un moment pour vous, où vous pouvez OSER !

3. Temps de production:

Bien protégée par une combinaison, j’ai choisi de m’installer par terre, et je me suis aménagée mon petit coin d’atelier de création. Nous avions le droit d’utiliser tout l’espace de l’atelier pour nous installer, pour nous mettre à l’aise. Toujours sans consigne, nous devions laisser libre cours à notre imagination : Créer quelque chose ou simplement « sentir » les matériaux dans nos mains, peu importe / Réfléchir à ce qu’on allait créer ou créer puis réfléchir, peu importe. Chacun fait selon ce qu’il est, ce qui l’habite à cet instant. Personnellement, je préfère réfléchir avant de sauter, j’ai donc pris mon temps pour penser à ce que j’allais bien faire avec mes trouvailles. Tout en tripotant le matériel, des idées me sont venues. Quelque chose se construisait. En ayant une certaine idée de ma direction, une certaine base, je me suis lancée. Je suis retournée chercher des éléments qui me manquaient comme de la peinture et de la glaise. Plusieurs fois j’ai changé d’idées, « et si je faisais ça et ça, ou alors ça ». J’ai tenté, j’ai testé.

Vous ne pouvez pas vous tromper en art-thérapie : il n’y a pas de beau ou de moche, de bon ou mauvais, ce qui rend l’exercice plus léger et libre. Laissez-vous aller !

4. Temps d’échange autour des productions:

Dernier temps de cet étalier d’art-thérapie, le temps d’échange. Chaque participant est invité, s’il le souhaite, à échanger autour de sa création ou des productions du groupe dans son ensemble, d’échanger aussi par rapport à son ressenti. Le professionnel accompagne ce temps de parole et veille au respect de chacun. Il peut parfois à aider à mettre certains mots sur des émotions, des vécus, des affects. Il aide à « poser des choses « . Il accompagne les participants dans leur réflexion personnelle, leur cheminement intérieur.
Pour ma part, après ce moment « hors du temps », je me suis sentie apaisée. Pendant cette expérience, je n’ai plus pensé. Mon cerveau ne partait plus dans tous les sens, mais était concentré sur une tâche. A la fin de l’exercice, j’étais vidée. Une étrange sensation d’être rentrée en soi pendant quelques heures et de ne plus vouloir en sortir ou du moins, en prenant mon temps pour émerger. Une sensation de recentrage sur soi. Il m’a fallu plusieurs minutes pour avoir envie de reparler ou de sortir de ma bulle.

Chaque personne réagit différemment, soyez à l’écoute de vos sensations. Ecoutez-vous, respectez vos envies. Soyez vous-même ! Ici, pas de jugement. Vous pourrez toujours remettre votre « masque du quotidien » plus tard, à la sortie.

 

De ma petite expérience en art-thérapie, j’ai pu « palper » 3 choses :

  • L’exercice nous permet de rentrer en soi.
  • Ou au contraire d’exploser, de laisser libre cours à son pulsionnel. Il était tout à fait possible de prendre de la glaise et de la balancer contre un mur, de marcher sur de la peinture, de la gicler partout, de crier, de pleurer.
  • L’art-thérapie nous fait aussi travailler la confiance en soi. Partant de matériaux « bruts », nous parvenons à produire, créer quelque-chose de toute pièce. Quelque-chose d’unique, quelque-chose qui vient de nous et qui nous ressemble. Cela nous prouve que « nous sommes capable de », capable de faire beaucoup de choses !

Il s’agit avant tout de pouvoir s’exprimer autrement qu’avec des mots. De dire quelque-chose de soi, de se découvrir autrement. Utiliser le langage sous-entend déjà de prendre une certaine distance avec l’événement qu’on relate. Il est parfois impossible de prendre cette distance, sommes nous bloqués pour autant ?

Pour exprimer une émotion, un sentiment, un événement, il est possible d’utiliser des mots oui, mais aussi: de la peinture, du dessin, des chants, du modelage, du découpage, du collage, des cris,… Il s’agit de se libérer d’émotions parfois impossibles à verbaliser.

Pour conclure, je dirais que cette expérience a été enrichissante, j’ai découvert un nouvel outil thérapeutique qui peut « parler » à beaucoup d’entre nous !


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