Elle me regarde intensément, soupire et déclare solennellement : « Line, tu souffres d’arthrose du cerveau ». Les mots sont durs, mais vous savez, à cet âge, ils se permettent tout. J’ai 32 ans, et ma grand-mère vient de bouleverser ma vie.
Sa logique est imparable, voyez-vous. Lorsqu’il pleut, elle a mal aux genoux, et moi, au moral. Ce n’est peut-être pas scientifique, mais pour elle, le diagnostic est tout trouvé.
Dépression saisonnière, météoropathie ou encore météo-sensibilité, ces appellations vous sont peut-être familières et c’est bien normal. Comme moi, vous faites sûrement partie des 30 à 50 % des personnes qui admettent ressentir une forme d’impact de la météo sur leur humeur ou leur bien-être physique. Cela inclut des symptômes légers comme de la fatigue, une perturbation du sommeil et/ou de l’appétit, des changements d’humeur, ou des douleurs articulaires, en fonction des variations météorologiques.
Alors, comment fait-on la différence entre une petite baisse de moral liée à la grisaille, une vraie dépression saisonnière, ou simplement un coup de fatigue quand la pluie frappe à la fenêtre ? Est-ce que les gens « météo-sensibles » comme moi (et peut-être vous) ne sont pas juste un peu dramatiques ? Dans cet article, on va décortiquer les causes de la dépression saisonnière, ce que dit la science sur notre humeur face aux saisons, et même quelques astuces pour survivre à la météo avec le sourire.
Météo-Sensibilité et dépression saisonnière
Vous voilà coincée dans l’ascenseur avec votre voisine gênante, et le premier réflexe que vous avez en apercevant Nadine, c’est de parler de la pluie et du beau temps. Et oui, la météo, c’est un sujet qui rassemble puisqu’il concerne tout le monde (contrairement à mon amour des ratons laveurs, beaucoup plus clivant). Mais alors, sommes-nous tous météo-sensibles ou tout simplement des as du small talk ?
La météo-sensibilité:
D’après mes petites recherches, la météo-sensibilité serait une réaction (physique et/ou mentale) légère liée aux changements climatiques. Les personnes sensibles à la météo pourraient donc se sentir plus fatiguées, irritées, démotivées, déprimées ou avoir une baisse d’énergie lorsque le temps change. On observerait d’ailleurs une variation temporaire de leur humeur et de leur bien-être physique, mais ces effets restent modérés et ne perturbent pas leur vie quotidienne de manière importante. Ces symptômes sont généralement temporaires et disparaissent rapidement avec un retour à une météo plus favorable ou grâce à des stratégies d’adaptation (repos, lumière artificielle, etc.). Comprenez par là que dès qu’il y a de la grisaille/de la pluie/du froid, je râle (mon sport préféré) et j’en profite pour me rouler dans un plaid et bingewatcher Netflix. Le ménage attendra, voyez-vous, je dois prendre soin de ma météo intérieure ! À se demander si je ne me cache pas (un peu) derrière ma météo-sensibilité pour éviter les emmerdes de la vie d’adulte…
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La météoropathie:
À côté de la météo-sensibilité, nous avons également la météoropathie. Ce trouble plus sérieux implique que les conditions météorologiques déclenchent ou aggravent des symptômes physiques et psychologiques chez certaines personnes. Ainsi, les changements de pression atmosphérique, d’humidité, de température ou de luminosité pourraient avoir des répercussions importantes chez les personnes ayant déjà des affections chroniques (arthrose, rhumatismes, migraines). Des douleurs physiques (articulaires, migraines), des troubles du sommeil, une irritabilité intense, des troubles anxieux, voire des palpitations cardiaques peuvent être observés. Il ne s’agit donc plus seulement d’une légère sensibilité, mais de véritables symptômes qui peuvent être invalidants et interférer avec les activités quotidiennes. Et ça, comme dirait mémé, « c’est chiant ».
Bien que j’aborde ici le thème de la météo-sensibilité et de la météoropathie, ces phénomènes ne sont pas encore pleinement reconnus scientifiquement. Ces concepts reposent pour le moment sur des études d’auto-évaluation et des sondages, plutôt que sur des recherches rigoureuses. Néanmoins, un pourcentage significatif de la population semble reconnaître que la météo influence leur bien-être d’une manière ou d’une autre, même si cela ne se traduit pas nécessairement par un diagnostic médical.
La dépression saisonnière (ou trouble affectif saisonnier):
Contrairement aux deux concepts précédents, la dépression saisonnière est un trouble psychologique reconnu. Il s’agit d’un trouble de l’humeur classé parmi les formes de dépression, qui se produit généralement en automne et en hiver, lorsque les journées raccourcissent et que la lumière naturelle diminue. Ce n’est pas simplement une sensibilité aux changements météorologiques, mais une véritable forme de dépression qu’on peut soulager avec l’aide de professionnels de la santé. Le TAS toucherait d’ailleurs quatre fois plus de femmes que d’hommes, et les personnes ayant des antécédents de dépression seraient plus susceptibles d’être affectées.
Les symptômes du TAS sont similaires à ceux d’une dépression, et cela peut se manifester par :
- Tristesse intense,
- Apathie,
- Fatigue excessive,
- Troubles du sommeil et/ou de l’appétit,
- Perte d’intérêt,
- Perte de motivation,
- Isolement social,
- Et parfois des pensées suicidaires.
On estime qu’environ 5 à 10 % des adultes vivant dans des climats tempérés (comme en Europe) souffrent de dépression saisonnière. Environ 15 à 20 % de la population pourrait ressentir une forme plus légère de ce trouble, appelée blues hivernal, sans remplir tous les critères d’un trouble affectif saisonnier. Et donc là, ça ne rigole plus.
Météo et santé
Qu’on soit donc météo-sensible, météoropathe ou souffrant de dépression saisonnière, on constate alors clairement que la météo a un impact (plus ou moins important) sur notre santé. L’automne et l’hiver sont donc des saisons à risque pour notre santé mentale. Pourquoi ?
- Dérèglement de l’horloge biologique : La lumière du jour régule notre horloge interne, ou rythme circadien, qui influence le sommeil, l’humeur et les niveaux d’énergie. En automne et en hiver, les jours raccourcissent et la baisse de lumière peut perturber ce cycle naturel, entraînant une fatigue accrue, des troubles du sommeil, et une sensation de désynchronisation.
- Baisse de la production de sérotonine : La sérotonine, un neurotransmetteur clé dans la régulation de l’humeur, est également affectée par la réduction de la lumière. Une baisse de production de sérotonine peut mener à des symptômes de dépression, comme la tristesse, la perte de motivation et la fatigue mentale.
- Augmentation de la mélatonine : L’obscurité stimule la production de mélatonine, l’hormone du sommeil. En hiver, avec des jours plus courts, cette production peut augmenter, provoquant une somnolence excessive, une léthargie et une envie de dormir plus souvent qu’à la normale.
- Carence en vitamine D : La lumière du soleil est une source essentielle de vitamine D, qui joue un rôle crucial dans le bon fonctionnement de notre système immunitaire et la régulation de l’humeur. En hiver, avec moins d’exposition au soleil, une carence en vitamine D peut se développer, contribuant aux symptômes dépressifs.
- Température et pression atmosphérique : les changements de température et de pression peuvent affecter la circulation sanguine, provoquant des migraines ou des douleurs articulaires.
En somme, la météo ne se contente pas de jouer sur notre humeur, elle agit en profondeur sur notre corps. Les baisses de lumière et de température provoquent une véritable réaction en chaîne : dérèglement de nos horloges internes, perturbation des cycles hormonaux et, au final, un impact direct sur notre moral. L’automne et l’hiver créent donc un terrain idéal pour que le TAS s’installe, avec des effets parfois bien plus lourds que la simple nostalgie estivale. Mais pas de panique, vous pouvez mettre en place différentes stratégies pour survivre à cette météo capricieuse !
Des pistes pour améliorer son moral en automne
Alors si comme moi, vous souffrez d’arthrose du cerveau quand les jours raccourcissent, que le ciel devient gris et que le froid s’installe, il y a une bonne nouvelle : sombrer dans la déprime n’est pas une fatalité ! Des solutions existent pour faire face aux effets de la météo sur notre santé mentale et physique. Et je vais vous partager quelques-unes de mes idées pour affronter les (loooooongs) mois d’automne et d’hiver avec un peu plus de sérénité et de bonne humeur !
1. Maximiser l’exposition à la lumière naturelle:
Même s’il fait gris ou que le soleil se fait rare, essayez de passer un maximum de temps à l’extérieur pendant la journée. Une simple balade dans un parc ou une pause au soleil à l’heure du déjeuner peut faire une grande différence. Le moindre rayon de soleil booste votre humeur et aide à maintenir votre horloge biologique en équilibre.
2. Bouger, même si c’est tentant de ne rien faire:
Le sport est l’un des meilleurs remèdes contre la déprime hivernale. Faire de l’exercice stimule la production d’endorphines, ces hormones du bonheur qui boostent l’humeur. Si vous n’avez pas le courage d’affronter le froid pour courir dehors, pas de souci, optez pour des séances de yoga ou de fitness à la maison, ou même une bonne danse sur votre playlist préférée. L’essentiel est de bouger et de libérer ces bonnes énergies !
3. Adopter une alimentation équilibrée:
Quand il fait froid, on a souvent envie de se réconforter avec des plats riches en glucides et en gras, mais attention à ne pas tomber dans ce piège trop souvent. Privilégiez des aliments riches en vitamines et minéraux, surtout les oméga-3, qui sont excellents pour l’humeur. Des fruits et légumes de saison, du poisson gras (comme le saumon) et des noix vous aideront à garder votre énergie au top.
4. Prendre des suppléments de vitamine D:
En automne et en hiver, il est difficile de synthétiser suffisamment de vitamine D à partir de la lumière du soleil. Un supplément de vitamine D, après consultation de votre médecin, pourrait être une excellente solution pour éviter une carence, qui peut contribuer à la fatigue, aux troubles de l’humeur et à une baisse de l’immunité.
5. Psychothérapie : un soutien précieux pour mieux vivre l’hiver:
Si malgré toutes ces astuces, l’automne et l’hiver vous pèsent toujours sur le moral, la psychothérapie peut être une excellente option. Car contrairement à la météo-sensibilité ou à la météoropathie, la dépression saisonnière est un trouble sérieux qui nécessite une prise en charge médicale. Les traitements incluent souvent la luminothérapie, des antidépresseurs, ou une psychothérapie. Cette dernière permet de mieux comprendre les mécanismes derrière les variations de votre humeur et de trouver des stratégies adaptées pour gérer ces périodes difficiles. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont souvent recommandées pour le trouble affectif saisonnier, car elles aident à changer les schémas de pensée négatifs et à développer des comportements plus positifs et proactifs. Si vous souffrez de dépression saisonnière, il sera essentiel d’être accompagné par des professionnels de la santé.
Conclusion
En gros, que ce soit à travers la météo-sensibilité, la météoropathie ou le trouble affectif saisonnier, il est clair que les changements climatiques nous impactent beaucoup plus qu’on veut bien l’admettre. La lumière, la température, et même l’humidité peuvent déclencher une véritable réaction en chaîne dans notre corps, influençant notre humeur, notre énergie et, dans certains cas, notre santé mentale. Si certaines personnes en souffrent plus intensément que d’autres, nous sommes en revanche tous plus ou moins influencés par le mauvais temps.
Heureusement, il existe plusieurs façons de combattre ces effets négatifs, qu’il s’agisse d’améliorer son hygiène de vie, de se tourner vers des thérapies adaptées, ou même simplement d’accepter que certaines journées sont plus grises que d’autres. Les solutions sont nombreuses et il est possible de reprendre le contrôle, même quand le soleil se fait plus rare !
Mais comment vivre pleinement ces mois plus froids, sans sombrer dans la morosité ? Dans le prochain article, on se penchera sur des astuces plus spécifiques pour adoucir l’hiver et même y trouver un certain réconfort. Hygge, luminothérapie, vacances au soleil… Il existe des moyens concrets pour modifier notre perception de la saison hivernale et en faire un moment de bien-être, malgré tout. À suivre !
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