560 millions d’euros
Ce chiffre affolant représente les dépenses de la caisse d’Assurance Maladie en antidépresseurs et anxiolytiques en 2012. Nous sommes actuellement l’un des pays les plus consommateurs de psychotropes en Europe. Pourtant, de nombreuses études prouvent l’efficacité des psychothérapies sur les troubles anxieux et dépressifs…
Face à ce constat, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie a lancé une nouvelle expérimentation pour les adultes présentant « soit une plainte orientant vers un trouble dépressif ou anxieux ou un trouble de l’adaptation d’intensité légère à modérée, soit une plainte qui peut revêtir une autre forme (syndrome médical inexpliqué) ». Il s’agit ici de prendre en charge les frais de consultations chez un psychologue à hauteur de 100%.
Cette seconde expérimentation s’inscrit dans la suite du « Pass Santé Jeunes » qui est la première expérimentation des remboursements des séances chez un psychologue pour les jeunes de 6 à 21 ans.
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L’expérimentation concerne qui ?
Le dispositif est réservé aux adultes de 18 à 60 ans présentant des troubles en santé mentale d’intensité légère à modérée.
Comment en bénéficier ?
A ce jour, seuls 4 départements sont concernés: le Morbihan, les Bouches-du-Rhône, la Haute-Garonne et les Landes (prévu en automne 2018). L’expérimentation va se dérouler sur 3-4 ans et une éventuelle généralisation au reste du territoire sera déterminée à son issue.
Comment se passe la prise en charge psychologique ?
Dans un premier temps, c’est le médecin traitant qui dirige le patient auprès d’un psychologue agréé (= qui s’est porté volontaire pour l’expérimentation et qui est sur la liste de l’Agence Régionale de Santé) pour une séance d’évaluationde 45 minutes. Suite à ce premier entretien, les professionnels proposent une prise en charge allant de 1 à 10 séances maximum « d’accompagnement psychologique » de 30 minutes. Par la suite et si les troubles persistent après les séances de soutien, 10 séances de « psychothérapie structurée » de 45 minutes seront proposées.
L’ensemble de ces consultations, quelles soient médicales ou psychologiques seront prises en charge intégralement par la sécurité sociale et aucun dépassement d’honoraire n’est autorisé.
[table id=6 /]Dans le cas d’une pathologie plus lourde, le psychologue réorientera le patient auprès d’un psychiatre. Ce qui signifie que grâce à son statut de médecin, les séances sont prises en charge à 70% par l’Assurance Maladie et 30% par la mutuelle. Vous pouvez alors espérer être remboursé à 100% aussi.
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Les objectifs de ce dispositif:
Cette expérimentation a pour but d’améliorer de la prise en charge de la santé mentale en France.
- Actuellement, à l’échelle nationale et en dehors des régions « testées », les personnes en souffrance psychologique n’ont d’autres choix que de se tourner vers des psychologues libéraux non remboursés (consultations allant de 40 à 80 euros selon les villes) ou se diriger vers les Centres Médico-Psychologiques (CMP) où les délais d’attente varient de plusieurs semaines à plusieurs mois. Or, nous n’avons pas tous les ressources financières nécessaires pour de telles dépenses ni la possibilités d’attendre de tels délais. L’objectif premier de ce nouveau dispositif est donc d’améliorer l’accès aux soins psychiques.
- Le second objectif de ce dispositif est de diminuer la consommation d’antidépresseurs et anxiolytiques parfois abusive. En effet, la CNAM a dernièrement constaté que la prescription de ces médicaments n’était pas toujours adaptée et qu’ils avaient parfois l’effet d’un placebo sur des dépressions légères. La CNAM préconise donc aujourd’hui le recours à la psychothérapie dans un premier temps à la place d’un traitement médicamenteux.
Une initiative intéressante. Il serait temps que les séances de psychothérapies soient remboursées par la sécu. Le nombre de patients qui ne peuvent pas se permettre de payer les séances et c’est fort dommage effectivement. Une thérapie peut suffire dans des cas légers et dans des cas plus lourds, elle me semble complémentaire à la prise d’antidépresseurs. Il parait donc normal et logique qu’elle soit remboursée…Il y a encore du chemin. En espérant que cette expérimentation porte ses fruits et qu’ils ne limitent plus l’âge non plus à 60 ans.
Bonjour,
Je suis absolument d’accord avec ce commentaire ! Pour des troubles légers, une psychothérapie « seule » peut suffire. Pour des troubles plus sévères, être complémentaire avec un traitement !
La psychothérapie commence à être reconnue et la place des psychologues aussi ! Malheureusement, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir… Notamment dans la limite d’âge (60 ans), dans le nombre de séance (+ / – 10) et dans la rémunération des psys / la hauteur des remboursements (32 euros la consultation est trop insuffisant compte tenu des charges). Mais regardons le positif, les choses bougent dans le bon sens 😉
Merci pour toutes ces précisions. Les médocs ne sont pas les meilleurs remèdes, il y a souvent des complications et une addiction.
Bon week end.
Les traitements médicamenteux sont des béquilles, des béquilles très souvent utiles et nécessaires mais qu’il faut utiliser de manière intelligente 🙂 Des molécules chimiques sans travail psychologique à côté ne résoudra malheureusement pas le problème rencontré, ce qui rend l’arrêt difficile…
Quel dommage que ce ne soit que jusqu a 60ans … Merci pour ce très gentil com sur mon blog amsterdam et la Hollande ont eu un effet therapique en quelque sorte je my suis sentie si bien c’est un pays très agréable…à très bientôt bonbe fin de journée
Catherine
Bonjour Catherine !
C’est encore au stade d’expérimentation, espérons que plusieurs changements seront annoncés à l’avenir !
Oui c’est dingue !! j’avais vu ce chiffre aussi il y a quelques temps !! j’en avais même fait une chanson !! « Addict » – Ann’so M
biz -Annso
https://annsom-blog.com/
C’est vrai ? Je vais y jeter un œil !