Depuis toujours, la musique et le son tiennent une place importante dans notre vie. In utero, le sonore est la première perception du fœtus et plusieurs études scientifiques révèlent que l’on entendrait encore quelques instants après notre décès. C’est également à partir de 1940-50 que la musicothérapie a été utilisée à des fins thérapeutiques auprès de soldats convalescents.

Pour toutes ces raisons, il me semble donc essentiel de mettre en lumière cette pratique le temps d’un article ! Et c’est Emilie qui va nous en dire un peu plus !

émilie tromeurC’est à ses 8 ans qu’Emilie TROMEUR-NAVARESI débute l’apprentissage de la musique au conservatoire et c’est tout naturellement qu’elle souhaite mêler cet outil au soin, à la relation d’aide. Elle s’est donc rapidement orientée vers la musicothérapie. En 2008, Emilie obtient le diplôme universitaire de musicothérapeute puis valide en 2013 le master Arts-thérapies recherche et professionnel (spécialité musicothérapie). Depuis, elle a validé une certification en musicothérapie neurologique et est aujourd’hui musicothérapeute clinicienne NMT, musicienne et formatrice.

Vous pouvez retrouver Emilie TROMEUR-NAVARESI sur sa page LinkedIn, Twitter et sur son site internet !

 

Qu’est ce que la musicothérapie ?

La musicothérapie est une pratique de soin, d’aide, de soutien ou de rééducation qui consiste à accompagner des personnes présentant des difficultés de communication et/ou de relation. La musicothérapie s’appuie sur les liens étroits entre les éléments constitutifs de la musique et l’histoire du patient. Elle utilise la médiation sonore et/ou musicale afin d’ouvrir ou restaurer la communication et l’expression au sein de la relation dans le registre verbal et/ou non verbal. Elle est un complément aux autres fonctions médicales et paramédicales.

écouteIl existe une spécialisation complémentaire en musicothérapie neurologique… qui est plus spécifiquement une application de la musique aux fonctions cognitives, sensorielles et motrices conséquentes aux maladies neurologiques du système nerveux humain. Dans ces concepts, la musique vient solliciter des zones cérébrales non-musicales. Les techniques de musicothérapie neurologique sont organisées autour de trois pôles (réadaptation sensori-motrice, réadaptation du langage et réadaptation cognitive) et du modèle de conception transformationnel.

Comment la musique est utilisée en séance ?

Avant toute chose, le musicothérapeute fait passer un bilan psychomusical. Cet outil d’évaluation permet de déterminer les modalités d’une prise en charge en musicothérapie et il se divise en trois temps :

1. L’entretien clinique préalable: qui est une première rencontre entre le patient et le musicothérapeute. Cet entretien renseigne le thérapeute sur l’identité familiale, amicale et médicale du patient ainsi que sur son expérience et son histoire sonore et musicale. 
2. Le test réceptif: il a pour objectif d’informer le thérapeute sur la qualité de réceptivité à l’écoute musicale et sonore du patient. Un enregistrement de dix extraits d’œuvres sonores est proposé à l’écoute pour une durée de 3-4 minutes par extrait. Entre chaque extrait, l’enregistrement est interrompu pour permettre au patient un temps d’expression libre. 
3. Le test actif: Il s’agit du dernier volet du bilan psychomusical. Ce test est principalement non-verbal, évaluant la conduite spontanée du patient par rapport au corps engagé et aux possibilités expressives et musicales.

A la fin de ce bilan, le musicothérapeute est en capacité de dresser une synthèse complète et d’évaluer si une musicothérapie est pertinente ou non. Si tel est le cas, il saura orienter le travail thérapeutique en réceptif ou en actif, en groupe ou en individuel.

music

Il existe donc deux techniques qui peuvent être utilisées en musicothérapie ! Dans un premier temps, la musicothérapie est dite « réceptive » lorsqu’elle propose, au sein d’une relation thérapeutique, des dispositifs fondés sur l’écoute (d’extraits sonores), faisant appel à une association libre et une élaboration psychique. Elle s’appuie aussi sur les effets psychoaffectifs et psychophysiologiques de la musique.

Puis dans un second temps, la musicothérapie est dite « active » lorsqu’elle propose des dispositifs de travail thérapeutique privilégiant la production sonore et musicale, l’improvisation, la créativité. Les éléments musicaux (rythme, son, timbre, intensité) sont utilisés afin de permettre à la personne de s’exprimer, communiquer, créer des liens tout en accomplissant un travail de structuration identitaire.

Comment se déroule une séance type ?

La durée d’une séance peut varier de 30 à 90 minutes et il faut compter 50€ en moyenne. La durée de la thérapie est définie à la suite du bilan et en cohérence avec les objectifs thérapeutiques.

Une séance-type se déroule en 3 temps majeurs:
Un temps d’accueil: il permet au patient et au thérapeute de se saluer, de s’installer. Il laisse aussi la possibilité d’échanger librement comme introduction de la séance.

Un temps centrés autour du sonore (écoute et/ou production): il s’agit du temps le plus important de la séance. En musicothérapie active, les échanges non-verbaux et sonores vont être privilégiés ; le jeu et l’improvisation sont alors investis. En musicothérapie réceptive, vont s’alterner des temps d’écoute et des temps d’expression libre ; l’expression peut alors être verbale, corporelle, graphique,…

Un temps d’expression verbale ou non-verbale de fin de séance. Il laisse une nouvelle fois au patient la possibilité de s’exprimer librement et ainsi se projeter sur la séance à venir. Il est important de savoir que quelque soit le technique utilisée, le choix des extraits sonores et celui des objets sonores utilisés lors des séances dépendent de la réceptivité du patient et des objectifs définis.

La musicothérapie, pour qui et pour quoi ?

Nourrissons, jeunes enfants, adolescents, adultes et personnes âgées. En fonction du contexte et du projet de soin ou d’accompagnement, les séances de musicothérapie peuvent être proposées de manière individuelle, groupale ou familiale.

détenteLes objectifs sont vastes en musicothérapie… Les « pouvoirs » de la musique sont nombreux et ceci est de plus en plus prouvé par les neurosciences. Utilisée à bon escient, la musique/le sonore peut favoriser le mécanisme de plasticité cérébrale (ainsi, l’utiliser dans le cadre de maladies neurodégénératives est pertinent). L’exposition à la musique stimule la création de dopamine (l’hormone du plaisir) et peut également favoriser la libération d’endorphine (l’hormone anti-douleur), ce qui permet de réduire les douleurs et l’anxiété. A cela s’ajoute les objectifs autour de la communication et des relations sociales.

Donc soit on travaille sur un versant plus clinique (relation d’aide/communication/…), soit sur une versant plus neurologique (rééducation).

Cette méthode convient à tout le monde ?

Oui, nous sommes tous réceptifs au monde sonore qui nous entoure. Le travail du musicothérapeute est d’affiner cette réceptivité et d’y donner du sens en fonction de l’histoire de vie passée et actuelle du patient. Par définition, il n’existe aucune contre-indication à la musicothérapie tant qu’elle a du sens dans la prise en charge du patient.

Et si je ne suis pas musicien ?

Il n’est pas nécessaire d’être musicien pour qu’une musicothérapie soit pertinente ni d’apporter son instrument de musique en séance. Il est important de souligner qu’aucune esthétique n’est attendue en musicothérapie. Si elle apparaît, elle est exploitée mais elle n’est pas un but. Le sonore est un outil et non un but à atteindre. En musicothérapie, il faut comprendre que la relation thérapeutique est une triade : patient – sonore – thérapeute.

Comment devient-on musicothérapeute ?

pianoLe musicothérapeute est un professionnel de santé ayant des connaissances confirmées dans le domaine musical et des capacités d’improvisations instrumentales et/ou vocales. Il a suivi une formation spécialisée en musicothérapie, d’une durée de 3 à 5 ans qui lui assure un savoir théorique, pratique et clinique en psychologie et neuropsychologie, psychiatrie, psychopathologie, neurophysiologie de la musique, développement personnel. Il a acquis un savoir permettant de comprendre les enjeux de la musique et du vécu musical dans une prise en charge thérapeutique, un accompagnement ou un soutien psychologique.

La musicothérapie est une profession de santé en cours de reconnaissance par l’état français. Le titre n’est pas encore protégé et, de ce fait, l’usage de ce titre n’est pas réglementé pour le moment. Il faut donc être vigilant et demander quelle formation a suivi le dit musicothérapeute avant de s’engager dans une quelconque collaboration avec lui. La fédération française de musicothérapie reconnaît 6 formations françaises (qui respectent un cahier des charges rigoureux) : universitaires ou privées. Sur leur site internet, il existe un annuaire des musicothérapeutes affiliés et de ce fait reconnus par cette instance.

Petit plus !

Emilie vous propose une courte vidéo qui illustrera une des nombreuses façons de vivre la musicothérapie « réceptive ». Il s’agit ici d’une « détente psychomusicale » ! 


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