On vous a conseillé de suivre une psychothérapie mais vous ne savez pas laquelle choisir ? Je vous comprends ! Il en existe pas moins de 400 différentes ! De quoi nous paralyser quand on doit contacter un psy…
A lire aussi: Distinguer les psys
Afin de dissiper ce flou et de vous permettre d’y voir plus clair, je vous propose de faire un point sur les principales formes de psychothérapies. Cela vous permettra de faire votre choix et de vous diriger vers celle qui vous conviendra le mieux !
Comment bien la choisir sa psychothérapie ?
1. Les thérapies psychanalytiques
Découvertes et théorisée par Freud au 20e siècle, les psychothérapies analytiques sont aujourd’hui constituées de plusieurs courants de pensée.
Cette méthode repose sur le fait que l’individu, tout au long de son existence, vivra des expériences qui s’inscriront dans son inconscient en y laissant des traces (symptômes). Le thérapeute s’intéresse donc à l’histoire du patient, sa construction identitaire, la construction de ses liens familiaux, son développement, au transfert, à ses lapsus et ses difficultés. Le symptôme étant le résultat d’un conflit inconscient non réglé.
En reprenant son histoire, le patient va prendre conscience de ses sentiments conflictuels et peut mieux les comprendre. Il pourra ainsi agir dessus, éviter de reproduire un schéma et soulager sa souffrance actuelle.
Le thérapeute accompagne le patient dans ses réflexions, l’aide à verbaliser ses émotions et à dénouer les nœuds inconscients qui entravent son bien-être. Cette technique repose essentiellement sur l’utilisation de la parole et la prise en charge s’installe sur une durée moyenne.
2. Les thérapies comportementales et cognitives (TCC)
Les TCC quant à elles se distinguent des thérapies analytiques par sa durée. Elles sont en effet qualifiées de « thérapies brèves« . Cette approche propose des exercices pratiques destinés à aider le patient. Elles peuvent se montrer très efficaces lorsque le problème concerne des troubles du comportement: TOC, anxiété, phobie, trouble du comportement alimentaire, addiction, trouble du sommeil,…
Mêlant cognitions et comportements, cette forme de psychothérapie cherche à modifier les pensées négatives, les émotions désagréables et les comportements inadaptés des patients en quelque chose de positif. Il s’agit d’une thérapie basée sur de nouveaux apprentissages grâce au conditionnement, à l’exposition et à la restructuration cognitive.
A l’issue des séances, le patient sera en capacité de faire face à ses difficultés et à les gérer en toute autonomie. Il maîtrisera directement ses symptômes !
Dans la lignée des TCC, les thérapies avec réalité virtuelle
Cette nouvelle forme de thérapie associe technologie et soin afin d’agir sur des troubles anxieux et de surmonter des phobies.
Durant la séance, le patient sera plongé dans un environnement fictif grâce à un casque de réalité virtuelle et sera confronté à la situation qui lui est anxiogène. Le patient s’expose donc progressivement à sa peur pour s’y désensibiliser progressivement. L’exposition à la phobie se fait par étape et en douceur. De plus, le patient n’est pas immergé dans le réalité virtuelle dès la première séance ! Au préalable, des techniques de respirations et relaxations lui seront proposés afin de l’aider à gérer sa panique.
3. Les thérapies d’accompagnent, de soutien
Les thérapies de soutien permettent d’accompagner un patient qui rencontre une difficulté ponctuelle telle que le deuil ou l’annonce d’une maladie par exemple.
Il s’agit d’apporter un espace de parole afin de soulager des souffrances et de pouvoir continuer à faire face à la réalité. Nous nous situons moins dans un travail psychothérapeutique profond dans lequel l’analyse des conflits inconscients prend toute sa place et dont l’objectif est le changement. Ce type de thérapie permet tout du moins de soulager, de trouver en soi des ressources pour faire face à la situation et ainsi de pouvoir s’adapter pour avancer.
4. Les thérapies familiales
Les thérapies familiales émergent aux Etats Unis et peuvent appartenir à diverses inspirations: psychanalytiques, cognitivo-comportementales ou encore systémiques. Il s’agit de réunir au minimum deux générations (parents-enfants) autour d’un ou deux thérapeutes.
Les thérapies familiales partent du postulat que si un membre de la famille est en souffrance, il est possible que ce mal-être masque un dysfonctionnement du système familial. L’attention du thérapeute n’est donc pas porté sur l’individu « symptôme » mais sur l’ensemble de la famille et ses interactions. Généralement, le patient désigné comme source de problème a déjà un long parcours de soin individuel mais cela n’a pas réglé la crise familiale pour autant. La thérapie familiale permet donc de se décentrer du problème « bruyant » pour regarder la dynamique familiale dans son ensemble: les non dits, tabous, secrets de famille, conflits, croyances, communication, mythes familiaux, héritage transgénérationnel, les places / rôles / attente de chaque membre…
L’objectif est de comprendre le symptôme, son utilité dans la dynamique familiale afin d’amorcer un changement dans la vie familiale.
5. Les thérapies de groupes
La thérapie de groupe permet de réunir plusieurs personnes souffrant du même problème (maladie, deuil, violence, aidant familial, addiction, trouble du comportement alimentaire, dépression…) dans un lieu et à un moment donné. Cette approche nécessite la présence d’un ou plusieurs thérapeutes spécialement formés à cette pratique. Généralement, cette forme de thérapie vient à la suite d’une psychothérapie individuelle.
Échanger à plusieurs autour d’une thématique commune permet de libérer la parole, sortir de l’isolement, de prendre du recul, de déculpabiliser, de se libérer de la peur et de la honte, de partager son vécu, de se confronter à d’autres expériences et de s’inspirer des points de vues des autres afin de trouver des solutions. L’effet groupe peut également avoir une fonction de soutien pour les membres qui le composent.
Il existe deux techniques:
- L’analyse de groupe qui se présente comme un échange verbal libre, chacun partage son expérience. Les thérapeutes guident les échanges.
- Le psychodrame qui est une mise en scène d’une situation jouée par les participants. Cela permet de prendre du recul, changer de point de vue et apporte de la compréhension.
6. Les thérapies de couple
Comme son nom l’indique, cette forme de psychothérapie nécessite la présence des deux partenaires lors des séances. Il s’agit ici de travailler sur son couple et les difficultés qu’il rencontre: problèmes de communication, de compréhension, sexuels, crise, gestion des conflits, infidélités, arrivée ou départ des enfants, maladie, chômage, IVG, deuils…
Réunir le couple autour d’un thérapeute permet de faire un point, de comprendre le fonctionnement de chaque partenaire, le fonctionnement du couple et du système familial. Cela rétablit le dialogue, ce qui facilite l’émergence de compromis et de bienveillance. Cette psychothérapie permet au couple de retrouver son équilibre et un fonctionnement stable.
7. Les thérapies humanistes ou existentielles
Développée dans les années 50, cette approche s’inspire de la psychanalyse (prise en compte des processus inconscient, de l’histoire de l’individu et de la signification de son symptôme) et du comportementalisme (volonté de changement). Elle met cependant l’accent sur le présent, la mobilisation des ressources du patient pour surmonter ses difficultés ainsi que la relation patient-thérapeute égalitaire et non directive.
Il s’agit encore aujourd’hui d’un courant de pensé évolutif, difficile à définir précisément. Néanmoins la Gestalt thérapie et la thérapie centrée sur la personne sont les deux courants les plus connus du courant humaniste.
8. L’hypnose
L’hypnose est un état modifié de conscience que nous vivons au quotidien de manière naturelle. Il survient lorsque l’on lit, regarde un film ou bien plus largement, quand on est dans la lune.
En hypnothérapie, le thérapeute induit à nouveau cet état modifié de conscience pour pouvoir avoir accès à l’inconscient du patient. L’hypnose thérapeutique à pour but de faciliter la mobilisation de ressources peu exploitées par le cerveau et de trouver des solutions par le biais de suggestions. Durant les séances, le patient est pleinement conscient de ce qu’il se passe. Il doit être volontaire, motivé et actif sans quoi, l’expérience est un échec.
A lire aussi: De l’hypnose à l’hypnothérapie
Parmi les hypnoses thérapeutiques existantes, l’Ericksonnienne, l’humaniste et la nouvelle hypnose sont efficaces pour retrouver un sentiment de sérénité. Idéale pour apprendre à gérer son stress, ses émotions, les addictions, l’hypnose a su se faire une place dans le milieu médical.
9. L’EMDR
L’Eyes Movement Desensitization and Reprocessing (EMDR) est une méthode d’origine américaine développée en 1987 par Francine Shapiro. L’EMDR est un outil qui a fait ses preuves en matière de traitement du stress-post-traumatique. Elle consiste à désensibiliser et reprogrammer une information traumatique mal traitée par le biais des mouvements oculaires. Cette méthode nous permet donc de traiter les vécus traumatiques et d’atténuer les troubles associés parfois très invalidants au quotidien. Elle peut être complémentaire avec une psychothérapie classique.
Si un événement douloureux a été mal “digéré” parce que trop violent, les images, les sons et les sensations liés à l’événement sont stockés dans le cerveau, prêts à se réactiver au moindre rappel du traumatisme. Le mouvement oculaire débloque l’information traumatique et réactive le système naturel de guérison du cerveau pour qu’il complète le travail.
Servan-Schreiber, psychiatre
Lors d’une séance d’EMDR, le thérapeute plonge le patient dans la situation qui lui pose problème afin de faire émerger les émotions. Par la suite, il demandera au patient de suivre des yeux ses doigts en mouvement, sans bouger la tête. Le thérapeute peut aussi utiliser des stimuli auditifs (casque dans lequel se déplace un son de droite à gauche) ou tactiles (tapotement sur les mains, les genoux). Ce processus permet donc de diminuer la charge émotionnelle associée à un souvenir traumatique et de soulager son impact sur la vie du patient.
Vous l’aurez compris, que se soit de l’EMDR, de l’hypnose, de la thérapie familiale, de couple ou encore individuelle, vous avez l’embarras du choix en matière de psychothérapie !
Outre la méthode mis en avant par votre thérapeute et son approche, il reste essentiel d’établir un climat de confiance entre vous. Il est primordial de vous sentir à l’aise dans son cabinet, écouté et compris sans quoi, la thérapie serait un échec. Alors la méthode c’est bien mais le relationnel c’est la base !
A lire aussi: Comment choisir son psy ?
L’article vous a plu ?
Je publie environ une fois par mois un nouvel article, j’en profite pour envoyer un email à mes abonnés afin qu’ils soient avertis. Parfois, je leur laisse même un mot doux 🙂
Si cela vous intéresse, n’hésitez pas à vous inscrire à ma newsletter :
- C’est gratuit.
- Je ne revends pas vos données à des méchants, ni à des gentils. A personne en fait.
- Pas de harcèlement, mais un mail unique par mois.
Note : après inscription, si vous ne recevez pas de mail de confirmation vérifiez vos spams/indésirables.
Bonjour Line. Je suis interne en psychiatrie et en fouinant sur le net, à la recherche de lectures pertinentes, accessibles et surtout gratuites à recommander à mes patients, je suis tombée sur ton blog. Merci de ce que tu partages. Le fait que tu proposes des explications claires et des exercices concrets à propos de certaines difficultés que n’importe qui peut rencontrer dans sa vie est, je crois, très utile. En plus c’est en libre accès, et c’est vraiment important à mon sens que les gens puissent être acteurs de leur bien être sans être obligés de dépenser des fortunes en livres et psy en tout genre. Donc félicitations et merci, je recommanderais ton blog 🙂 !
Concernant ton article j’aimerais insister sur le dernier point que tu abordes : le relationnel. En effet c’est vraiment la base d’un travail réussi. Les études sont plutôt enclines à dire qu’une bonne alliance thérapeutique est le facteur prédictif dominant de diminution de la souffrance. J’ai également lu une étude très intéressante qui arrive à la conclusion que les facteurs communs aux différents types de psychothérapies (une bonne alliance, de la confiance, des attentes réalistes, etc) ont un poids d’environ 50% dans l’amélioration des symptômes du patient. Les facteurs externes à la thérapie (capacité du patient à mobiliser son entourage, ses ressources internes mais aussi l’évolution spontanée de la pathologie) ont un poids d’environ 33%. Et enfin les éléments spécifiques à certains types de psychothérapies auraient un poids d’environ 17%. Même si ces résultats sont, d’après les auteurs eux même, à considérer avec prudence, je trouvent qu’ils soulignent bien une chose : l »importance primordiale de la relation avec son thérapeute 🙂
Voilà, mes excuses pour ce long message mais j’avais envie de partager cela !
Bonne soirée à toi et à tes lecteurs !
Merci Juliette pour ton commentaire qui me va droit au coeur et qui me motive à alimenter chaque mois ce blog !
Le relationnel que tu soulignes est effectivement primordial. Cela me fait penser que je devrais peut-être développer un peu plus la notion « d’alliance thérapeutique » dans un article ? J’avais essayé de l’évoquer grossièrement dans mon article sur « comment choisir son psy » mais je n’ai sûrement pas assez insisté sur cette notion. Merci en tout cas pour ton retour ! 🙂
Cet état des lieux des thérapies est très intéressant, merci !
Très intéressant, merci pour ce partage. Il y a tant de thérapies que parfois c’est bien d’avoir le détail de chacune, pour voir si besoin ce qui nous convient le mieux.
Merci!
C’est ça… parfois on se dirige vers un professionnel et la méthode ne nous convient pas. Résultat, on perd espoir, on baisse les bras. Mais c’était juste pas la bonne approche pour soi 😀
Waah ! 400 différentes psychothérapies ! je ne savais pas. Merci pour ces éclaircissements ! L’hypnose m’intrigue, il faudrait que je penche sur la question !
L’hypnose peut être une outil très intéressant effectivement ! A tester un jour 😉
C’est très intéressant de pouvoir les différencier ! Merci 🙂
C’est vrai qu’on peut facilement s’y perdre lorsqu’on est à la recherche d’un professionnel pour entamer un travail psy. Il y en a tellement !
Une petite TCC me ferait pas de mal… mais pour le moment (attention, on entre dans les excuses bidons) je n’ai pas d’argent pour payer un psy, et je ne suis dans ma ville que pour 6 mois, donc je me dis que 6 mois même pour une thérapie brève c’est un peu cours, non ? C’est quoi le temps d’une thérapie brève ?
C’est une question très intéressante et bien évidemment la réponse est variable… C’est du cas par cas! Ça dépend des troubles, de leurs sévérité, si plusieurs problèmes sont liés, des freins au changement… Ça peut aller d’une séance à un an 😉
Ben je vais attendre d’être installée, alors ! Parce qu’à mon avis avec tout ce que je me traîne j’en ai pas pour une séance ! x’D
Parfois, on peut être surpris ! 😉
Je ne savais pas quil y avait tant de pratique différente. Super idée de faire un article là dessus
Merci beaucoup 🙂
Il y a vraiment pas mal de pratiques différentes ! En tout cas c’est bien parce que chacun est différents et suivant le soucis à traiter les résultats sont meilleurs avec un accompagnement adapté !
Des bisous
Audrey
https://pausecafeavecaudrey.fr/
Des pratiques différentes pour des patients différents ! Reste à choisir la thérapie faite pour soi, c’est ça 😉